Céramiques marocaines d’exception
Les céramiques marocaines comprennent les poteries, les faïences, les grès et les porcelaines.
Mais alors doit-on parler de potiers ou de céramistes ?
Dans le monde de l’artisanat, la confusion des appellations est courante.
Pour faire simple, on va admettre que la céramique est un nom générique qui regroupe toutes les techniques.
Poterie (ou terre cuite), biscuit, faïence, grès et porcelaine.
Pour comprendre les différences entre toutes ces appellations, il faut classer la céramique en deux catégories
La céramique dite « poreuse »
Une catégorie regroupant 2 techniques :
La poterie
Elle désigne tous les objets (très souvent des récipients) réalisés en terre crue (argile) avant de les passer en cuisson (environ 800°C).
A ce stade, la poterie peut conserver son état brut et donc restée poreuse, la rendant fragile.
Mais il est courant de passer la poterie à un second stade, celui de la vitrification avec l’ajout d’une glaçure, que l’on nomme également l’émail. Une technique permettant de vitrifier la surface et la rendre plus ou moins imperméable avec une seconde cuisson, toujours autour de 800°C.
Initialement ce processus se faisait en mélangeant l’argile et l’eau salée, ainsi lors de la cuisson les particules de chlorure de sodium remontaient et formaient une barrière imperméable.
Ensuite est venu la glaçure au plomb, plus durable avec des cuissons aux températures plus élevées … mais dites toxiques.
La faïence
Une appellation native de la ville italienne de Faenza
En réalité la base est celle de la terre cuite, avant l’application d’une glaçure.
Il est important de différencier la faïence stannifère, recouverte d’une glaçure opaque à base d’étain et la faïence fine recouverte d’une glaçure transparente à base de plomb.
C’est à partir de l’apposition de cette glaçure que les potiers vont pouvoir créer des décors sur fond blanc et réaliser ainsi des œuvres au pinceau dans des conditions similaires aux artistes peintres.
Mais il faut garder à l’esprit que la faïence reste poreuse et fragile.
Une porosité et une fragilité provenant du fait que les cuissons de la terre cuite et de la glaçure sont séparées.
La céramique vitrifiée
Ici aussi, on peut différencier deux techniques
Le grès
Une céramique particulièrement dure avec une résistance exceptionnelle aux agression climatiques et chimiques.
Ces caractéristiques proviennent des ingrédients du mélange (argiles blanches, kaolin, sable fin, terre glaise …) et des cuissons à très hautes températures.
L’origine du grès est attribuée aux chinois et ce n’est qu’au XIVème siècle qu’il arrive en Occident. Cette terre cuite parfaitement étanche se retrouve essentiellement dans la fabrication de récipient de liquide.
Les composants du grès ne sont pas strictement définis, chaque céramiste à sa formule, donnant ainsi des duretés et des plasticité plus ou moins importantes.
Le grès est une matériau non toxique que l’on retrouve principalement dans l’Art de la table.
La porcelaine
Une céramique fine qui peut être translucide.
Son origine est chinoise, mais sa datation reste incertaine.
Bien que le kaolin soit potentiellement présent dans la fabrication du grès, il est essentiel dans la porcelaine, représentant au moins 50% du mélange.
La différence notoire réside donc dans le pourcentage du kaolin, qui va permettre de réaliser des céramiques très fines mettant en avant son caractère translucide.
Ce n’est qu’après la découverte de gisements de kaolin dans les régions de Saxe, de Limoges et de Sèvres que la production de porcelaine à commencer son ascension.
Une méthode semi-artisanale, par coulage.
Un procédé mettant en avant la création de moule en plâtre où sera coulé la pâte blanche constituée principalement de kaolin.
La recette de cette fameuse pâte blanche va être différente selon les céramistes.
Mais on peut affirmer que la présence de kaolin, de quartz, d’argile et de feldspath en constitue les principaux ingrédients.
Si la préparation de la pâte est propre à chaque maison, on sait que la technique employée peut être de coulage ou de calibrage.
- Le coulage se fait au travers le remplissage de moules en résine poreuse
- Le calibrage se fait par pression avec des moules en résine plus solide.
Ensuite c’est une histoire de cuisson !
La première cuisson est sous les 1000°C et permet d’obtenir un produit proche du biscuit.
Ensuite on passe à l’émaillage ou vernissage
Une opération qui peut se faire par trempage ou pulvérisation et qui précède la seconde cuisson qui va dépasser les 1200°C pour qu’elle puisse sceller de façon indissociable le biscuit et la glaçure.
Reste la décoration, faite au pinceau de façon artisanale avant la troisième cuisson pour fixer le tout.
Vous l’aurez compris, la composition des pâtes, des glaçures et les modes de cuissons sont propres à chacun, ce qui va permettre de trouver différentes qualités de céramiques marocaines.
Les céramiques marocaines présentées sur le site de Vision Originale ont fait l’objet de nombreuses recherches et sont dépourvues de produits toxiques, tel que le plomb et l’étain.